Aux portes de l’immortalité, ainsi rêve le Grand Serviteur de Ptah, Dieu de la Création dérivant infiniment en son esprit, qu’il tente de réveiller.
Dans son propos, comme par sa genèse et sa facture, Ëmëhntëhtt-Ré est une épopée intime, une avancée occulte, une quête du sublime.
Initiée en 1975, sa composition voit donc son plein accomplissement après plus de trois décennies. Elle témoigne d’une inspiration résolument intemporelle, dont le présent prégnant s’affirme par-delà l’histoire.
Enchaînant de larges tableaux contrastés, elle pose sa cohérence au sein de sa dynamique même, jouant du clair-obscur, entre faste choral, jubilation lyrique et ouragan des esprits d’outre-tombe. Liturgie séraphique autant qu’opéra tellurique, Ëmëhntëhtt-Ré vient clore une seconde trilogie, faisant suite à celle de Theusz Hamtaahk, dans le corpus de Christian Vander.
Voici une musique qui nous vient d’avant l’homme. Qui naît au creuset des nébuleuses, se nourrit d’éclat minéral, et monte des cryptes dont la voûte est cosmos.